Franck Riehm prend les commandes de la WBF

Alors que la plupart des fédérations sportives dépendent largement des subventions publiques, la Fédération Française de Bridge (FFB), elle, s’autofinance. Et ce n’est pas nouveau : ce modèle remonte aux années 80. Depuis, il permet à la FFB de se développer en toute indépendance. Pas de billetterie, pas de droits télé, peu de sponsoring… mais une logique simple et vertueuse : « Plus un licencié joue, plus il finance le système ». 

La FFB tire ainsi l’essentiel de ses ressources des cotisations, des droits d’inscription en tournoi et de la licence annuelle. Grâce à cette autonomie, elle peut mener des projets de long terme sans dépendre des fluctuations politiques ou économiques. Résultat : une fédération solide, capable d’investir plus d’un million d’euros par saison dans dans la réussite éducative, le bien vieillir. 

Une fédération à l’image de son président : engagée et moderne 

Ce socle financier stable a permis à Franck Riehm, arrivé à la tête de la FFB en 2020, de lancer une transformation en profondeur. Ce diplômé de l’ESSEC, entrepreneur à succès, a vite insufflé une nouvelle dynamique. Sous son impulsion, le bridge est devenu un outil de lien social, d’éducation et même de santé publique. 

C’est dans ce contexte que le Projet Sportif Fédéral 2024-2028 a vu le jour. Il reflète pleinement cette volonté de modernisation et d’ouverture : 

• Digitalisation : application FFB, gestion modernisée des clubs, outils en ligne pour attirer de nouveaux joueurs.
  
   

• Jeunesse et éducation : refonte des méthodes d’initiation, licences offertes aux jeunes, partenariats avec l’Éducation nationale.
  
   
• Société : actions contre l’isolement social, développement du bridge intergénérationnel, présence dans les forums associatifs et les territoires.
   

Face à ces réussites concrètes, la reconnaissance ne s’est pas fait attendre. En mai 2025, Franck Riehm a été élu à la tête de la WBF, qui regroupe 94 pays et plus de 5 millions de joueurs en ligne. 

Son programme repose sur trois priorités claires : 

1. Redonner une image moderne au bridge pour séduire les jeunes.
   
    

1. Accompagner la révolution numérique, en s’appuyant sur les 5 millions de joueurs connectés.
   
    

1. Moderniser la gouvernance mondiale avec une approche plus humaine, participative et locale.
   
    

Il veut désormais appliquer, à l’échelle mondiale, le modèle qui a fait ses preuves en France. 

Dans un contexte où les « sports de l’esprit » gagnent en reconnaissance, ce tournant s’inscrit aussi dans une dynamique plus large. Comme l’a souligné Patrick Roult, chef du pôle Haut niveau à l’INSEP, « la dimension cognitive est fondamentale à la performance physique ». Le bridge, tout comme les échecs ou le go, illustre cette complémentarité entre agilité mentale et exigence stratégique.

Une ambition mondiale portée par un engagement de 40 ans 

« Le bridge est au cœur de ma vie depuis 40 ans. Il a façonné ma vision stratégique d’entrepreneur, et guide aujourd’hui ma mission de transformation de la Fédération Mondiale de Bridge. » 

Et pour ceux qui douteraient de la sincérité de son engagement, Franck Riehm le rappelle lui-même dans une déclaration publiée sur LinkedIn au lendemain de son élection : 

« Cette élection est avant tout la reconnaissance d’une vision que nous partageons tous : celle d’un bridge moderne, accessible et en phase avec les défis de notre époque. […]
Le bridge n’est pas qu’un jeu — c’est une réponse concrète aux défis contemporains : isolement social, déclin cognitif, fractures intergénérationnelles. […]
Ce programme n’est pas un agenda imposé d’en haut, mais une feuille de route collective que nous devons partager et discuter ensemble. » 

Son objectif est clair : faire du bridge un sport du XXIe siècle. Plus accessible. Plus connecté. Plus vivant. Et si possible, tout aussi stratégique qu’à ses débuts. 

Le bridge  est peut-être sur le point de connaître sa plus grande donne. Et cette donne, c’est un Français qui pourrait bien la remporter.